21 mars 2007
SVT التضاريس بتونس
14 févr. 2007
الملتقى الوطني لفائدة المكوّنين الجهويين بالمرحلة الإبتدائية

16 déc. 2006
TICES
30 nov. 2006
La pensée et la parole

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La pensée entre clarté et confusion
Pour nous protéger des assauts du monde, nous avons toujours la ressource de prendre refuge dans nos pensées. Le repli sur soi peut donner le sentiment que "je me comprends", parce que je me possède toujours moi-même, parce que ma pensée m'appartient, parce que j'y suis immergé. Mais cette intimité du moi est-elle vraiment intelligente et consciente d'elle-même ? Peut-il y avoir une pensée claire là où il n’y a pas d’expression ? Le repli sur soi pourrait tout aussi bien relever du mutisme et de la confusion. Il est bien facile de prétendre que l’homme peut s’exprimer parce qu’il « pense », mais encore faudrait-il que cette pensée soit consciente d’elle-même. Mais peut-elle être consciente en-deçà de l’expression dans un langage ?
Étrangement, la position inverse est tout aussi problématique. La linguistique, forte de ses succès, portée par la mode du structuralisme, a tenté de ramener toute la pensée au langage. Elle en vient à dire que l’homme ne pense-t-il que parce qu’il parle et qu'il est "parlé" par la langue. Mais un esprit rempli de mots et confus verbalise aussi beaucoup ! Comme l’écrit Sartre : « Il fut un temps où l’on définissait la pensée indépendamment du langage, comme quelque chose d’insaisissable, d’ineffable qui préexistait à l’expression, Aujourd’hui, on tombe dans l’erreur inverse: on voudrait nous faire croire que la pensée est seulement du langage, comme si le langage n’était pas lui-même parlé ».
On ne voit pas très bien comment une idée pourrait être pensée sans des mots, sans un langage. Par contre, le flux de la conscience peut exister sans le langage, sous la forme de conscience immédiate. Le vécu, dans le flux temporel de la conscience, n’est pas toujours verbalisé. Il arrive qu’il ne le soit pas. C’est par exemple le cas des sentiments. Au moment où, marchant dans une rue de boutiques de luxe, je me trouve face à face avec un homme dans la misère qui me tend la main, je ne peux pas ne pas éprouver un trouble. Cet homme exprime tant d’angoisse, tant de souffrance et d’humiliation que je ne peux pas être indifférent. La misère, la souffrance sont présents entraînant avec eux un sentiment d’affliction, de pitié, un haut-le-cœur devant la possibilité d’un tel état de chose au milieu de tout cet apparat. Le sentiment est là de lui-même, il surgit et n’a pas été provoqué par le langage; il est là d’abord comme sentiment, comme affection du cœur. Ce qui fait que je l’éprouve ne vient pas des mots que je mets bien plutôt ensuite dessus pour commenter, voire détourner le regard, ou bredouiller en sortant mon porte-monnaie.
Les sentiments s'inscrivent à la frontière de l'indicible, car ils sont le langage de l'âme. On peut admettre que les mots sont parfois un peu gourds, maladroits et que dans certains cas, il faudrait préférer le mutisme à l’expression. Si on considère que c’est le langage qui fait obstacle on peut en effet penser que l’expression comporte une trahison que l’on éviterait en cachant ses sentiments et ses idées. Brice Parain commente à ce propos un poème de Tucnev :
Tais toi, va-t-en et cache Tes sentiments et tes pensées Que dans le profond de ton âme Elles se lèvent et se couchent comme les étoiles de la nuit Regarde-les et tais-toi
Ton coeur dira-t-il ce qu’il est ? Un autre te comprendra-t-il ? Comprendra-t-il de quoi tu vis ? Pensée exprimée est mensonge En fouillant tu troubles les sources. Nourris-toi d’elle et tais toi.
Sache ne vivre qu’en toi-même Ton âme contient tout un monde De secrets et de visions Le bruit du dehors les effraie Les rayons du jour les aveuglent»
Ce poème laisse une impression glaciale, celle d’un désespoir secret à ne pouvoir parler. Il fait penser au repli définitif de l’autisme résolu de couper toute communication avec autrui. Il est en effet plus grave d’accuser le langage que de s’en prendre à soi-même et à sa propre incapacité. Si le langage est à ce point limité, alors il ne reste plus qu’à se taire, il ne reste que le mutisme. Parfois « nous échouons à traduire ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage ». Mais pourquoi écrire un tel poème alors ?
Ce recueil philosophique est sujet de débat , vous êtes le bienvenue .
24 nov. 2006
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